L'Ombre
Evgueni Schwartz
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Un spectacle de La Compagnie Entre Chiens et Loups, en coproduction Théâtre royal de Namur et le Théâtre Le Public
Distribution
Vincent Lecuyer : Le Savant
Benoît Verhaert: L’Ombre
Lara Hubinont : Annonciata
France Bastoen : Julie Jolie
Jasmina Douieb : Princesse
Lorette Moreau: doublure Princesse
Philippe Résimont : Petro et le ministre des finances
Itsik Elbaz : César Borgia et le premier ministre
Thierry Janssen : le docteur, le conseiller secret, le majordome et le caporal
Scénographie Xavier Rijs
costumes Natacha Belova
Composition musicale et Assistanat Sébastien Fernandez
Corps et mouvement Pascal Merighi
Conseils Dramaturgiques Alice Latta
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Dans un mystérieux pays, où les personnages de conte côtoient Majordome et autres farfelus ministres, un savant entreprend des recherches pour rendre les gens heureux. Tombé amoureux de la princesse héritière, il confie alors à son ombre le rôle d’interprète auprès de sa bien-aimée. Enfin libre, l’ombre s’emploie à asseoir son pouvoir en prenant la place de son maître. Sur le point d’être finalement capturée, l’ombre s’enfuit, insaisissable…
La première fois que j’ai entendu parler d’un certain auteur russe, ce fut en allant voir Le Dragon par La Compagnie Arsenic. Un coup de foudre. Oui, un flash amoureux pour un auteur complètement fou, qui raconte des fables rocambolesques pour décrire la plus noire des réalités. Un auteur irrévérencieux et décalé, d’une modernité et d’une fantaisie cuisante et bouffonne.
Le nom et l’étrange prénom de cet écrivain étaient resté gravés dans mes plus secrètes annales. Puis vint Le Roi Nu par Laurent Pelly. Et là, j’ai su que ça n’avait pas été seulement le fait du remarquable travail accompli par Arsenic et par Pelly. C’était lui, Evgueni Schwartz, lui, l’homme dont je devinais les souffrances muées en éclats de rire, lui enfin que j’aimais. Depuis cette rencontre, j’ai rêvé de monter le deuxième volet de cette folle trilogie sur le pouvoir.
« Le conte offre des possibilités infinies à l’auteur désireux de parler de son temps », écrivait Evgueni Schwartz.
Il y a toujours eu de ma part une certaine fascination pour les histoires, et en particulier pour les contes et les mythologies. D’abord parce que j’aime avant tout qu’on me les raconte, et ensuite parce que j’adore les raconter à mon tour…
Ce monde-ci est un monde d’ogres et des princesses, où les contes de fées existent pour de vrai, un monde où vécut Andersen en personne, la Belle au Bois dormant ou encore le Petit Poucet. Mais personne ne peut le savoir à l’extérieur du pays car « les contes ne plaisent pas à tout le monde ». Surtout aux adultes car eux « savent que beaucoup de contes se terminent mal »…
Le rire, jamais totalement cynique puisqu’il n’épargne personne, est un appel à la vigilance. Le farfelu, ici, se nourrit de ce que la vie a de plus terrible. Et ce qui est fantastique, dans L’Ombre, ce n'est pas l'imaginaire. C'est la vie. Le conte ne permet rien d'autre qu'un ajustement du regard.
Avec L’Ombre, Evgueni Schwartz, dont le nom le prédestinait à écrire sur la part sombre de l’homme, questionne notre engagement dans le monde en se demandant comment on refait le chemin qui invite à s’engager, à agir ici et maintenant, à résister.
Une pièce inspirée d’un conte d’Andersen et des années noires du XXème siècle. Une épopée tragi-comique grinçante sur le pouvoir, l’utopie et la rébellion.