Entre chiens et loups, c’est la confrontation de l’apprivoisé et du sauvage, du dressage socialisant, de l’éduqué et du pulsionnel. C’est cette lisière entre deux mondes, entre deux états (jour et nuit) que nous nous proposons de visiter : un théâtre de frontière où s’interpénètrent les genres littéraires et artistiques.
Comédienne depuis 15 ans maintenant, j’ai expérimenté diverses formes théâtrales qui m’ont permis de me forger une expérience variée d’interprète : du théâtre réaliste français avec Chaos debout (Véronique Olmi) par Michel Bogen, à l’expressionnisme de Von Horvath (Légendes de la forêt viennoise) ou d’Alain Van Crughten (Steph), en passant par la commedia avec Carlo Boso (Les jumeaux vénitiens de Goldoni), Marivaux, Shakespeare, Harold Pinter, Wajdi Mouawad (Incendies) ou Fabrice Melquiot, ou encore le théâtre de proximité avec Philippe Vauchel (Comme une scène)…
Parallèlement à mon parcours de comédienne ‘employée’, j’ai depuis le départ eu très à cœur de mettre sur pied des projets personnels. Il me fallait tracer mon chemin propre et définir mes objectifs dans ce métier. Ainsi, j’ai tracé un bout de chemin avec la Compagnie Chéri Chéri : Yvonne, princesse de Bourgogne dans le Parc Royal ou encore Une Pucelle pour un gorille, de Arrabal, au théâtre de verdure du parc d’Osseghem (Féeries théâtrales), notamment. Et puis bien sûr le Zone Urbaine Théâtre où j’ai beaucoup joué et mis en scène.
Par ailleurs, j’ai peu à peu développé mon langage de metteuse en scène au travers de Cyrano de Rostand (Karreveld), Bal-Trap de Durringer (Soupape et Martyrs), La Princesse Maleine de Maeterlinck (Zut), Révolution de Stanislas Cotton (Balsamine), Littoral de Wajdi Mouawad (Zut, prix de la critique 2008 pour la mise en scène), Le cercle de craie caucasien de Brecht (Atelier 210) et plus récemment L’Ombre de Schwartz (Public), La Défonce de Chevarie (Atelier 210) ou encore Himmelweg de Mayorga (Atelier 210), Mademoiselle Julie (Théâtre du Parc) et l’Eveil du printemps (Public). L’éclectisme apparent de mes projets constitue en réalité l’axe d’une même recherche. Ainsi, se dessine une notion d’équipe qui se constitue de projet en projet et qui fonde peu à peu une forme de collectif de création, basé sur l’échange et la mise en commun d’un matériau réflexif.