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Les trois sœurs version androïde,

Ozira Hirata

 

« Retranscrire la réalité avec un décalage de 5 ou 10 centimètres »

Ozira Hirata

 

 

Cette année, les B2 se frotteront, pour leur projet de fin de deuxième, à l’univers de l’étonnant dramaturge japonais, Ozira Hirata.

Dans sa version Androïde des Trois Sœurs de Tchekhov, Hirata choisit de placer l’action dans une petite ville du Japon, sur fond de crise sociale. Les mêmes thématiques s’y déclinent : la ruine d’un monde, le refus de l’Autre et la réclusion à l’intérieur de soi-même. Pourtant, tout cela prend ici un écho particulier. Une des sœurs morte a été remplacée par un androïde par son père chercheur en robotique de pointe.

Avec cette réécriture, Oriza Hirata déplace Tchekhov dans un futur  qui nous semble bien proche de nos préoccupations d’aujourd’hui : le tranhumanisme, bien sûr, qui voit toutes ses expressions exploser dans le monde, de la cryogénisation au clonage, en passant par la robotique, mais aussi la tentation bien particulière à notre époque de se protéger du monde en s’en extrayant, en virtualisant toujours plus son rapport au monde extérieur.

Nous aborderons ces thématiques passionnantes, par le biais d’un travail exploratoire sur le corps. Qu’est-ce qui différencie le robot de l’humain ? Comment rendre le tragique de l’androïde, cet Autre absolu des temps modernes, au travers d’une esthétique encore à inventer ? Comment rendre palpable l’androïde par une forme de ‘dehumanisation’ de l’acteur ? Comment rendre les frontières poreuses entre le vivant et l’artificiel ? Et surtout, quel rapport l’androïde entretient-il avec la mort, puisque celle-ci « ne le concerne pas » ?

Nous irons jusqu’au bout d’une recherche dans l’économie de moyens, dans la sobriété et la rigueur pour détacher le geste pur.

 

Jasmina Douieb, chargée de cours pour les B2.

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